On peut distinguer différentes formes d’autisme, qui ont fait l’objet de classifications internationales. Celles-ci ayant évolué au cours du temps et de la connaissance de l’autisme. Il s’est avéré utile de classifier les formes d’autisme afin de permettre aux professionnels autant qu’aux parents de pouvoir se repérer face à ce syndrome encore mal connu. La recherche a permis quelques avancées face à l’évolution de la prévalence, mais aussi face aux différentes formes rencontrées, mais sans parvenir à ce jour à donner des outils réellement pertinents pour apporter des solutions efficaces.
Savoir catégoriser le phénomène est indispensable pour l’aborder, le diagnostiquer et pouvoir aider les personnes avec autisme.
Les différentes formes d’autisme selon la DSM-5
Dans le DSM-4 les Troubles Envahissants du Développement (TED) étaient répartis en plusieurs catégories: l’autisme, le syndrome d’Asperger, les TED non spécifiés, le trouble désintégratif de l’enfance et le syndrome de Rett. La classification selon le DSM-5 – Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux est celle qui, aujourd’hui, fait référence.
Le DSM-5 regroupe l’ensemble de ces catégories en une seule entité nommée Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA), classification définie par la Haute Autorité de Santé (HAS) en février 2018. Les troubles envahissants du développement (F.84) sont classés dans la CIM-10 parmi les troubles du développement psychique.
8 catégories de Troubles Envahissants du Développement identifiées
- Autisme infantile
- Autisme atypique
- Syndrome de Rett
- Autre trouble désintégratif de l’enfance
- Hyperactivité associée à un retard mental
- Syndrome d’Asperger
- Autres troubles envahissants du développement
- Trouble envahissant du développement, sans précision
La forme d’autisme infantile
Caractérisé par un développement altéré, elle se manifeste avant l’âge de 3 ans avec une perturbation caractéristique du fonctionnement dans chacun des trois domaines suivants : altérations qualitatives des interactions sociales réciproques, altérations qualitatives de la communication, comportement au caractère restreint, répétitif et stéréotypé (triade de Wing).
La forme d’autisme atypique
Cette forme est nommée autisme atypique (en raison de l’âge de survenue, de la symptomatologie, ou les deux). Elle se définit par des troubles graves et envahissants dans certains domaines, tels que l’interaction sociale réciproque, des activités et des intérêts restreints, mais par une absence des symptômes stricts du trouble autistique.
Le syndrome de Rett
Il ne figure plus dans le DSM 5 mais il existe toujours. Cette atteinte grave du système nerveux central touche majoritairement les filles entre 7 et 24 mois. On assiste à une rapide dégradation de l’état général des enfants sur tous les plans dont tous les aspects cognitifs.
Autre trouble désintégratif de l’enfance
Le syndrome désintégratif de l’enfance est un trouble envahissant du développement rare. Les premières manifestations de la maladie surviennent avant l’âge de 2 ou 3 ans et sont caractérisées par une perte des acquisitions préalables après au moins 2 ans de développement normal. Les manifestations de la maladie incluent une perte de la parole, une incontinence, des problèmes de communication et d’interaction sociale, des comportements stéréotypés de type autistique.
Syndrome d’Asperger
Le syndrome d’Asperger connaît un développement stable. Dès sa première année, leur bébé communiquera peu par le rire, le babillage, etc. De façon générale, l’enfant Asperger ne connaît pourtant pas de retard particulier de langage. Sur le plan physique, les personnes ayant ce syndrome présentent plusieurs traits atypiques : des difficultés motrices etc., une intonation monotone, une fuite du contact visuel, et, à l’occasion, certains tics. Ne comprenant pas le subtil écheveau des relations humaines, l’Asperger est ainsi cantonné dans un isolement dont il est le premier à souffrir et auquel se rajoutent de douloureuses moqueries. Parfois, une dépression s’ensuivra, voire même des tendances suicidaires.
L’évolution des recherches sur les formes d’autisme
Le DSM5 a remplacé 4 de ces sous types (troubles autistiques, syndrome d’Asperger, trouble désintégratif de l’enfance, et autisme atypique) par les « troubles du Spectre Autistique ou TSA.
Le Syndrome de Rett ne fait désormais plus partie du système de classification. Cette nouvelle classification ne fait pas la différence entre ces différents sous types mais préconise plutôt 3 degrés de sévérité des symptômes. Ce qui indique alors le niveau de prise en charge nécessaire pour ces personnes avec TSA.
La notion de formes d’autisme peut cependant s’envisager sous des angles différents que par ces classifications « officielles ».
Il reste, jusqu’à nos jours, difficile de diagnostiquer une personne avec autisme. Au travers des deux courants qui s’opposent (encore aujourd’hui en France, malgré les recommandations de la Haute Autorité de Santé) dans l’approche de ce trouble : un courant issu de la biologie qui attribue des causes génétiques ou neuro-développementales à l’autisme, et l’autre issu de la psychanalyse, qui recherche les causes de l’autisme dans une carence affective du milieu familial.
Cette différence dans la définition des causes de l’autisme joue également sur les statistiques et en impacte les formes. En effet, le nombre d’autistes varie, dû au fait que les critères de conception et de diagnostic changent (qu’est-ce qui est considéré « autiste » ? les adultes sont-ils inclus dans ces chiffres ou pas ? etc.) De plus, la tendance de la société moderne à considérer les personnalités « borderline » comme faisant partie du TSA fausse le calcul du nombre d’autistes qui augmente de manière hypothétique voire erronée. « Cela signifie que même si l’échelle de symptômes autistiques reste la même, le nombre d’individus diagnostiqués avec un TSA augmente dans la mesure où ces individus présentent des troubles dus à leur handicap social. » Aujourd’hui, même si la nature exacte des causes de l’autisme reste difficile à cerner, la plupart des scientifiques optent pour une explication d’origine aussi bien neurologique, que génétique et environnementale de l’autisme.
Il convient donc de constater que l’autisme est un phénomène complexe et multidimensionnel. Les formes d’autisme dont chaque autiste est atteint n’étant jamais rigoureusement identique à une autre : chaque autiste est à un degré différent du spectre autistique et a, de ce fait, des besoins uniques et adaptés à son autisme.
Le niveau d’atteinte ou de sévérité du phénomène est également, pour certains, de l’ordre d’un degré alors que pour d’autres, il s’agit d’un continuum, voire encore, d’un changement de nature. Il est donc capital que les méthodes conçues pour améliorer l’évolution des individus atteints de ce trouble prennent en compte l’hétérogénéité de ce dernier. Si l’autisme était considéré comme une « maladie » incurable, cette théorie s’effrite pour laisser place non pas à des solutions, mais à des moyens de plus en plus efficaces qui permettent aux personnes atteintes d’autisme de limiter leurs troubles et de vivre une vie quasiment ordinaire.