Si vous êtes parent d’un enfant autiste, il est probable que vous ayez vu votre enfant présenter des comportements répétitifs de stimulation (autostimulation) tels que le battement des mains, le tournoiement et le tremblement. On parle également de stimulation comme d’une « stéréotypie » (catégorie de comportements que le DSM-5 qualifie de « comportements répétitifs et restreints »). Ces comportements peuvent être inquiétants s’ils ne sont pas entièrement compris. Explorons d’abord ce que sont les stéréotypies.
Que sont les stéréotypies ?
Il existe plusieurs sortes de stéréotypies :
- Les stéréotypies motrices : elles correspondent à des mouvements répétitifs (balancement, flapping, …) ou des maniérismes moteurs (une démarche particulière ou une position du corps inhabituelle)
- Les stéréotypies liées aux objets : le fait d’utiliser un objet pour une fonction qui n’est pas habituellement la sienne, ou de ne se servir que d’une partie de l’objet (comme ouvrir et fermer une portière d’une petite voiture en jouet). La personne prend souvent l’objet avec elle partout où elle va.
- Les stéréotypies vocales, aussi appelées écholalies : c’est le fait de répéter un même son ou une même phrase souvent avec la même intonation que le modèle d’origine, (par exemple une publicité entendue à la radio ou à la télévision).
- Les stéréotypies sensorielles : la recherche de stimulations sensorielles de manière répétée, comme regarder des lumières colorées ou rester à côté d’un ventilateur qui fait du bruit.
Bien que la stimulation soit l’un des nombreux indicateurs possibles de l’appartenance d’un enfant au spectre autistique ou au TDAH, un comportement de stimulation ne signifie pas nécessairement qu’une personne est neurodivergente.
Pourquoi les personnes atteintes d’autisme font-elles de la stimulation ?
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles les enfants et les adultes autistes peuvent être stimulés. Examinons un des principaux types de stimulation, et qui est peut-être le plus visible chez les enfants avec autisme : le flapping.
Qu’est-ce que le flapping ou hand flapping ?
D’origine anglo-saxonne, l’expression flapping ou hand-flapping signifie « battre des mains ». Elle désigne un comportement spécifique qui peut être présent dès l’apparition du syndrome autistique. Il s’agit d’un type de comportement répétitif qui peut se produire pendant de courtes ou de longues périodes.
Le battement des mains peut se présenter comme un comportement de stimulation de plusieurs façons, notamment les suivantes :
- bouger les doigts vigoureusement
- claquer des doigts
- bouger les bras.
Quelques hypothèses d’interprétation de la signification du comportement de flapping chez l’enfant
La plupart du temps, le battement des mains n’a rien d’inquiétant et ce comportement peut être déclenché par l’un des facteurs suivants :
- Excitation
- Nervosité
- Agitation
- Diminution des mouvements du corps.
On peut considérer cette gestuelle comme un outil de communication, très signifiant pour la personne autiste et pour son entourage. En effet, on parle de deux types de flapping autisme :
- le flapping « je suis heureux », « je suis content », « je suis excité ». Par exemple, quand l’enfant regarde la télévision et est absorbé par l’image, il manifeste sa joie et son enthousiasme par du flapping.
- le flapping « je m’ennuie », « je suis anxieux », « je suis fatigué », « j’ai besoin de m’apaiser ». Parfois, quand l’enfant s’ennuie, est stressé, anxieux, il se met à battre des mains pour se « récupérer ». Cette gestuelle lui sert à se retrouver, ou qui l’aide à se décontracter voire à faire comprendre qu’il est frustré.
Ainsi, cette action de bouger les mains de façon répétée ― comportement qui pourrait paraitre stérile― , est en fait très importante pour la personne avec autisme : tout en étant un outil de communication, le hand flapping est aussi un véritable outil de délimitation de l’espace environnant. Cette action est donc vitale pour la personne autiste car elle n’a pas nécessairement conscience de sa place dans l’espace. Pour se situer, elle utilise des repères qu’elle se crée, notamment à l’aide de son corps.
Cette stimulation n’est donc pas nuisible et il n’est pas nécessaire de l’arrêter ou de la supprimer. Cependant, certaines stéréotypies peuvent devenir trop envahissantes dans la vie des personnes et gêner les apprentissages ou les actes de vie quotidienne, comme se nourrir. Dans ce cas, il convient de proposer à la personne un comportement alternatif qui permette de remplacer la fonction initiale de la stéréotypie pour la personne. Il est déconseillé de simplement supprimer la stéréotypie car elle a une fonction et c’est donc un besoin pour la personne. Une suppression nette peut entraîner des comportements défis encore plus conséquents pour la personne et son entourage.