Nous vous présentons ici les tests principaux qui permettent un diagnostic d’autisme. Certains tests sont conçus pour les enfants, d’autres sont dédiés aux adultes. Chaque test dispose de sa propre méthodologie avec un certain nombre d’items ou d’entretiens (en direct ou avec les parents), afin de détecter les indicateurs.
Les tests les plus souvent utilisés (liste non limitative)
Le test autisme CARS-T, (Childhood Autistic Roting Scale)
Ce test mis en place par Eric Schopler et traduit en français par le professeur Bernadette Rogé de Tours, est un outil utilisé pour observer les enfants de plus de 24 mois. Le test se fait par des entretiens avec les parents et l’observation de l’enfant. L’échelle compte 15 secteurs de développement correspondant aux Items de l’autisme :
- Relations sociales
- Imitation
- Réponses émotionnelles
- Utilisation du corps
- Utilisation des objets
- Adaptation au changement
- Réponses visuelles
- Réponses auditives.
- Goût – odorat – toucher (réponses et modes d’explorat1on)
- Peur, anxiété
- Communication verbale
- Communication non verbale
- Niveau d’activité
- Niveau intellectuel et homogénéité du fonctionnement intellectuel
- Impression générale
Le diagnostic autisme L’ADI –R (Autism Diagnostic Interview Revisited )
Mis en place par Catherine Lord, c’est un entretien semi-structuré mené avec les parents. Il comporte 111 items exploitant tous les signes de l’autisme, dans tous les domaines. Ce test est rempli par un expérimentateur chevronné. Très complexe, ce test très précis mais très chronophage, est surtout utilisé dans le domaine de la recherche.
Le test autisme ADOS-G (Autism Diagnostic Observation Scale Generic)
Crée aussi par Catherine Lord, permet d’observer les enfants dans des situations semi imposées. Il est composé de 4 modules :
- pour des enfants ne parlant pas
- pour des sujets disposant de quelques mots
- pour les enfants ou ados disposant d’un langage fluide
- pour des patients ayant un langage très élaboré
Il existe, pour compléter ses tests très poussés, des outils ciblant plus certaines spécificités de l’autisme comme : –
- Le BOS, Le SCG, l’ECA-R, mis en place par les professeurs Lelord et Barthélémy
- L’EFC et son évaluation fonctionnelle
- L’ECHELLE DE VINELAND (Adaptative Behaviour Scale)
- Et enfin le PEP-R (Psycho Educative Profile Revised), mis au point par Eric Schopler et qui fait partie du programme TEACCH
« Le PEP-R est composé de différentes tâches et lors
de la passation de celles-ci, l’examinateur observe autant la réussite aux
tâches que la façon dont elles sont réussies ou non. On note ensuite si
l’enfant a « réussi », s’il a « échoué » ou s’il est en
« émergence ». Les émergences correspondent aux compétences qui ne
sont pas encore bien établies, mais qui ne sont pas en échec. Ce sont donc des
compétences qu’il va falloir fortifier afin de donner à l’enfant les bases
nécessaires pour la suite de son développement.
Les réussites et/ou émergences permettent également de donner des « âges
de développement » qui replacent l’enfant et ses compétences par rapport
aux compétences des enfants au développement typique.
Le PEP-R est un outil utilisable pour des évaluations courtes et donnant quelques informations intéressantes sur le fonctionnement de l’enfant. Si l’on a suffisamment de temps il est néanmoins plus efficace de faire passer un ABLLS. Un avantage : le PEP-R existe en français. » (Olivier Bourgueil)
Tous ces tests ont pour objectif l’évaluation des enfants sur tous les champs de l’autisme.
L’évaluation du niveau intellectuel
On dit que le retard intellectuel est présent chez 75% des enfants avec autisme. Il est donc indispensable de pouvoir l’évaluer. Pour cela on utilise 2 tests. L’un utilisé à la population en général le Wisc-III ou échelle de Weschler. Ce test est conçu pour des enfants verbaux âgés de moins de 15 ans. Il faut donc que l’enfant ait un niveau de langage suffisant. Pour les enfants ne possédant pas ce type de compétences, tout en n’étant pas porteur de déficit intellectuel apparent, il existe les Matrices de Raven qui elles utilisent les images ou les dessins et peut donc être facilement proposé à tout public.
Ces tests d’évaluation intellectuelle sont ensuite convertis en indice de fonctionnement intellectuel communément appelé Q.I.
L’évaluation des fonctions symboliques et des capacités d’apprentissage.
La BECS (batterie d’évaluation du fonctionnement cognitif) évalue 7 items du domaine cognitif et 9 du domaine socio-éducatif. Le domaine cognitif est évalué au travers de 7 échelles :
- Permanence de l’objet (PO)
- Relations spatiales (RS)
- Moyens pour atteindre un but (MB)
- Causalité opérationnelle (CO)
- Qualité d’organisation des schèmes (Sch)
- Jeu Symbolique (JS)
- Image de soi (ISO)
Le domaine socio-émotionnel est examiné en 9 échelles :
- Régulation du comportement (RC)
- Interactions sociales (IS)
- Attention conjointe (AC)
- Langage expressif (LE)
- Langage compréhensif (LC)
- Imitation Vocale (IV)
- Imitation Gestuelle (IG)
- Relation affective (RA)
- Expression émotionnelle (EE)
Il faut compléter cette liste par :
- Le Symbolic Play Test qui évalue les capacités de jeux symboliques.
- L’ESCP qui évalue la communication sociale précoce.
- Et l’EASE qui est une échelle de l’adaptation sociale de l’enfant qui propose 25 items dépendant des capacités en « théorie de l’esprit » ou autrement dit la capacité à anticiper le comportement d’autrui.
L’évaluation orthophonique
Le comportement auditif
Les enfants avec autisme ayant un développement sensoriel, présentent souvent des tableaux auditifs variés avec de l’hyperréactivité dont les réactions de peur, d’hypoactivité avec une apparente surdité ou une réactivité paradoxale (ne réagit pas aux bruits forts mais hyper réactif aux bruits faibles. Comportements d’autostimulation sonore avec des battements sur les oreilles par exemple ou vocale par des répétitions ou des stéréotypies.
Les fonctions de communication
C’est l’orthophoniste qui évalue ces fonctions à l’aide de tests qui consistent à de l’entretien avec les parents pour découvrir, à travers 5 rubriques qui définissent des situations de vie quotidienne au foyer.
L’évaluation médicale
- Bilan ORL pour vérifier que l’enfant ne souffre pas de surdité.
- Bilan ophtalmologique afin d’améliorer la vision si nécessaire pour faciliter le comportement de l’enfant.
- Bilan neurologique indispensable car 20 à 30% des enfants avec TSA souffrent d’épilepsie.
- Bilan génétique afin entre autres d’évaluer les risques pour les parents et les fratries.